Quoi faire avec les pirates de sentiers?

Quoi faire avec les pirates de sentiers

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Le Covid-19 est un catalyseur social impitoyable. Il met en lumière les problèmes de fond de fonctionnement des organisations, qu’elles soient gouvernementales ou autres. On a vu la pandémie révéler au monde la situation critique dans les centres de personnes âgées du Québec, qui sont devenus des parkings à mourir. C’est une avenue qui a été prise il y a 25 ans par les instances gouvernementales dans le but de retourner à l’équilibre budgétaire. Sans entrer dans les commentaires de cette situation que je considère comme une honte nationale, le problème a pris cette ampleur car les gestionnaires ont fermé les yeux durant des années, tant que la situation n’est pas devenue insoutenable.

Dans le monde du quad, on est rendu à la même place avec le respect du droit d’accès en sentier. La fermeture des sentiers, exigée par décret gouvernement qui a instauré l’état d’urgence sanitaire, combinée à une hausse annoncée du prix des droits d’accès, suscite grogne et questionnement chez les membres en règle des clubs affiliés à la FQCQ. Certains allèguent qu’il y a une baisse du niveau de service inacceptable de part des clubs envers leurs membres incompatible avec une hausse du droit d’accès a été décidée par les clubs en février 2020, avant le confinement généralisé. D’autres clament que hausse bien mal avisée va emmener une baisse du membership et même tuer le sport.

Quoi faire avec les pirates de sentiers

La hausse du droit d’accès qui augmente chaque année

Dans un premier temps, la pression financière de l’augmentation du prix des droits d’accès est-elle un facteur déterminant pour tuer le sport? Le tableau ci-dessous démontre le tarif des droits d’accès depuis les 10 dernières années.

TARIF DROIT D’ACCÈS ANNUEL ET DROIT D’ACCÈS ESTIVAL

CYCLEANNUELESTIVAL
2020-2021330,00 $220,00 $
2019-2020300,00 $200,00 $
2018-2019300,00 $200,00 $
2017-2018300,00 $200,00 $
2016-2017300,00 $200,00 $
2015-2016250,00 $150,00 $
2014-2015195,00 $130,00 $
2013-2014195,00 $130,00 $
2012-2013180,00 $120,00 $
2011-2012175,00 $115,00 $

Trois hausses notables ont été faites soit dans les cycles 2013-2014, 2015-2016 et 2016-2017. Dans le premier cas, il y a eu instauration des fonds d’infrastructure régionaux, du fond de l’entente quad-motoneige. En 2015-2016, les clubs ont demandé cette hausse car le MTQ abolissait la subvention d’un million de dollars pour les salaires des agents de liaison. Les clubs ont posé ce geste parce qu’ils considéraient que la présence des agents était devenue indispensable. Dans le cas de 2016-2017, il y a eu l’instauration de l’assurance responsabilité dans le prix de la carte de membre mais qui ne donnait pas directement d’argent supplémentaire aux clubs. Alors oui, on constate un choc tarifaire de $100 sur deux ans qui peut être réduit à $60 si on se fait rembourser l’assurance (par l’assureur, pas par la FQCQ) ou même à $20 si on se prévaut de l’escompte de $40 de la prévente. On remarquera également que les clubs opèrent avec le même montant depuis 5 ans. On peut considérer qu’ils ont fait un effort plus qu’honnête de rationalisation des frais d’opération avant de demander une hausse l’an prochain. Est-ce que la hausse qui représente moins d’un plein de réservoir d’essence de VCC va vraiment causer l’abandon d’un adepte actif?

Quant à la baisse du nombre de membres enregistrée année après année, elle est réelle mais semble atteindre un plateau depuis quelques années. Est-ce que le membrariats’enfoncera encore cette année? Dur à dire, mais de savoir que les concessionnaires de quad vendent comme jamais cette année, cela permet d’espérer que non.

Quoi faire avec les pirates de sentiers

La présence des pirates dans les sentiers

Une des grandes causes des problèmes financiers des clubs est la présence des pirates dans les sentiers fédérés, qui roulent sans vergogne et sans contribuer à l’effort collectif pour l’entretien des sentiers. Plusieurs témoignages de plusieurs régions font état d’un niveau de délinquance allant jusqu’à 40% des véhicules en sentiers. Cela représente un manque à gagner très considérable que les autres quadistes en règle assument par le biais des hausses de tarifs. 

Prenons le chiffre plus conservateur de 25% de véhicules illégaux, le montant perdu touche les 2.5 millions de dollars. Les pirates qui roulent sans vignettes font une rapine de $55 assumée par chaque membre d’un club. Si on prend le chiffre de délinquance de 40%, c’est $80 de perte que chaque membre assume. C’est énorme!

Or, les pirates continuent de rouler sans qu’ils soient inquiétés par quiconque, les gens détournant les yeux, et ne veulent pas se mettre dans le pétrin à haranguer un inconnu dans le sentier. On ne sait plus sur qui on peut tomber à notre époque. De son côté, la FQCQ a fait des efforts louables pour rectifier la situation en faisant une refonte en profondeur de l’escouade des agents de sentiers provinciaux et locaux. Ceux-ci ont suivi une formation de qualité à l’École nationale de police du Québec à Nicolet et ont commencer à patrouiller les sentiers en région.  La crédibilité de cette escouade a repris du galon face aux corps de police.

Cependant, il est illusoire que ces gens pourront à eux seul reverser la situation. De pars leur faible nombre, ils ne parviendront pas à modifier la perception du risque d’être intercepté. Donc, le parasite motorisé ne changera rien à son comportement. Si on rajoute les règles sanitaires en vigueur en sentier comme la distanciation de 2 mètres qui s’ajoute à l’intimidation en sentier, cela n’est rien pour simplifier les choses.

La situation en est rendue là parce qu’il y a eu une trop grande indulgence des gens en place. Ici, on ne parle pas seulement des autorités de la FQCQ ou des agents de sentiers qui en ont plein les bras, mais de toute la communauté quad en général. Nos boucaniers circulent sans jamais être inquiétés dans l’indifférence apparente des membres. Apparente? Oui car nous avons tous constaté avec déplaisir un véhicule s’immobiliser près de nous sans la vignette, mais sans faire de commentaire. Nous devons cesser d’être gênés d’exprimer notre désapprobation de leur comportement de vol de sentier.  Sans les affronter physiquement, il faut faire savoir aux écumeurs des sentiers qu’ils sont des pique-assiettes qui roulent leur quad de parfois $30 000 alors que d’autres paient pour eux. Il faut aller chercher la vermine dans leur fierté personnelle, les emmener dans une zone de déplaisir qui les pousseront à prendre leur carte de membre pour cesser d’avoir l’air d’un parasite face à la collectivité. 

Le règne des pirates de sentiers a assez duré!

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