Introduit en 2020, le Yamaha RMAX roule déjà depuis 6 ans dans les forêts canadiennes. Il s’est forgé une enviable réputation d’efficience, de durabilité et de fiabilité depuis. La gamme du RMAX a subi quelques évolutions depuis ses débuts et la version Sport est arrivée en 2022.
Lors de son introduction, Yamaha a présenté la version sport comme étant le RMAX le plus sportif, avec un style et un traitement mécanique inspirés des équipes de courses. En effet, Yamaha propose sur ce modèle une suspension sport réglable et des roues/beadlocks orientés vers la dynamique, la maniabilité et la conduite plus inspirée.
Le Wolverine RMAX 1000 Sport s’adresse au segment de clientèle orientée “plaisir de conduite”, qui valorise la performance et le style autant que la capacité utilitaire. Également, il renforce l’image de la gamme Wolverine en montrant que Yamaha propose à la fois des modèles utilitaires robustes, et des modèles orientés performance, conformément à son ADN.
Nous avons donc testé le Yamaha Wolverine RMAX2 1000 Sport 2025 pour voir ce qu’il en est.
Carrosserie et finition
Le Wolverine RMAX2 1000 Sport n’est offert qu’en version à deux passagers, ce qui est logique dans le cadre d’une variante au caractère sportif. Si vous voulez une version à quatre passagers, vous devrez regarder les autres versions du RMAX.
Déjà présent sur le marché depuis six ans, l’apparence du véhicule n’a pas pris une ride grâce au dessin consensuel et fort de la carrosserie. Le capot, équipé de prises d’air qui laissent présager de ses performances, surplombe des phares à DEL disposés en deux niveaux. Les phares sont surmontés de feux en DEL qui donnent du caractère au dessin du véhicule. C’est un trait stylistique distinctif qui produit un bel effet volontaire.
Dans sa version Sport, le Wolverine RMAX arbore le bleu Yamaha, toujours aussi magnifique et distinctif. En examinant de près l’assemblage de carrosserie et des éléments mécaniques, on constate que Yamaha n’a pas lésiné sur la qualité des composantes ni de leur mise en œuvre.
un habitacle vaste, mais simpliste
Prendre place derrière le volant est facile car l’assise plutôt élevée et droite laisse beaucoup de place pour les jambes, surtout que le siège du conducteur est muni d’un ajustement d’avant en arrière de 3,9 pouces. De même, la colonne de direction est munie d’un levier qui permet d’ajuster sa hauteur sur une amplitude considérable. Les baquets se révèlent confortables même après plusieurs heures de randonnée.
Une fois installé, le conducteur se retrouve derrière un tableau de bord plutôt austère mais pleinement fonctionnel. À la gauche du volant, on retrouve deux gros commutateurs ronds : le premier qui contrôle le système de traction du véhicule (2WD, 4WD, verrouillage du différentiel avant et déverrouillage du différentiel arrière dit Turf Mode) et le second qui contrôle les phares (Off, Low beam, Hi beam). À la droite, on retrouve un autre commutateur rond qui permet de sélectionner les modes Sport, Trail et Crawl. Le cadran indicateur se retrouve au-dessus du volant, directement devant le conducteur. Bien que menu, ce dernier donne au conducteur toutes les informations dont il a besoin : témoin lumineux de rappel de ceinture de sécurité et de port du casque, vitesse (information principale), niveau de carburant, odomètre avec deux totalisateurs journaliers, mode de traction et rapport de transmission engagés, et en sous-menu avec bouton sélecteur : niveau de voltage, révolution moteur, température du moteur.
La console centrale est conçue pour afficher un écran central de navigation bien en évidence en haut du tableau de bord, disponible uniquement sur les versions Limited du RMAX, et pour contenir une multitude d’interrupteurs à bascule, totalisant 12 emplacements. Sur la version Sport, il y a dans la console centrale un interrupteur pour ajuster le niveau de sensibilité de la direction assistée et un autre pour le treuil. Tous les autres endroits ainsi que l’emplacement prévu pour l’écran sont obturés par une cache ou un capuchon en plastique. La solution est correcte, mais ça peut nuire à la désirabilité du modèle par un client potentiel dans la salle de montre.
Les deux sièges sont séparés par une large console sur laquelle logent le levier de frein de stationnement et le levier de sélecteur de vitesse. Elle contient également deux porte-bouteilles efficaces qui retiennent bien des bouteilles d’eau. Sous l’appui-bras qui est juste à la bonne hauteur et est pleinement utilisable, on trouve un espace de rangement qui ne permettra que d’y ranger quelques menus et minces objets. Enfin, un coffre à gants étanche devant le passager complète le rangement à l’avant.
En continuant le tour du véhicule, on constate avec satisfaction qu’il est muni d’usine de portes rigides complètes qui protégeront efficacement les jambes des passagers des éclaboussures des roues. Il est également muni d’usine d’un toit rigide en plastique. Enfin, on s’attarde à la benne qui est équipée d’un panneau à l’arrière et de feux rouges de type à DEL. Cette benne de dimension moyenne a une capacité de chargement de 600 livres, peut basculer et, détail intéressant, est munie de trous d’ancrage filetés pour fixer des accessoires dans le plancher. Le véhicule est aussi muni d’un réceptacle de 2 pouces pour une boule d’attelage. Il offre une capacité de remorquage respectable de 2000 livres.
Les équipements optionnels rajoutés au véhicule consistaient en des rétroviseurs central et latéraux ainsi qu’en un pare-brise en polycarbonate rabattable. De plus, on retrouvait aussi un pare-chocs à l’avant qui encadre les phares et surmonte un treuil de 4500 lb.
Moteur, transmission et suspension.
Le Wolverine RMAX2 1000 Sport est propulsé par le moteur de 999 cm³ à deux cylindres en parallèle. Ce moteur adopte une configuration en ligne compacte à injection électronique, qui respire via quatre soupapes par cylindre et produit 108 chevaux, ce qui le place comme étant le leader de sa catégorie. En effet, c’est huit chevaux de plus que les Polaris General ou Can-Am Commander 1000 et 16 HP de plus que le nouveau Kawasaki Ridge avec son moteur à quatre cylindres.
Le Wolverine est équipé avec la transmission Ultramatic de type CVT qui est une des meilleures, sinon la meilleure transmission à variation continue sur le marché. Elle démontre une fiabilité exemplaire depuis plus de 30 ans et Yamaha la garantit pendant 10 ans. Il s’agit d’une transmission dont la courroie est à prise constante, ce qui permet une utilisation sans secousse. La transmission possède une gamme haute et basse que l’on sélectionne à partir du levier de vitesse.
Les solutions techniques mises en place pour les suspensions ne sont pas en reste. Les tarages sont conçus pour avantager le plaisir de conduire, et le ressenti de ce qu’il se passe sur les roues sur le sentier. À l’avant et à l’arrière, nous retrouvons une suspension à double triangulation avec barre antiroulis et amortisseurs au gaz FOX 2.0 piggyback ajustables en précharge et en vitesse de compression (haute ou basse). Les suspensions ont un débattement de 14,2 pouces à l’avant et de 16,9 pouces à l’arrière. La garde au sol du véhicule est de 13,8 pouces, ce qui est très bien. Enfin, les pneumatiques, imposants, sont des GBC Terra Master de 30 pouces sur une jante en aluminium de 14 pouces de diamètre. Aussi, les roues sont munies de cerclages de blocage (beadlocks) de couleur bleue.
Comportement en sentier
Tel que mentionné auparavant, prendre place dans le Wolverine RMAX2 1000 ne pose aucun problème et la butée du cadre pour retenir l’épaule ne nuit en rien, même une fois assis dans le siège. Une fois les ceintures bouclées, on tourne la clef pour lancer le moteur et on constate que celui-ci s’exécute dans la plus grande civilité. Bien qu’assez bruyant, on note que le moteur ne transmet aucune vibration excessive au véhicule. Les efforts de Yamaha pour contrôler le « NHR » (noise, harshness, vibrations) au niveau des supports de moteur en caoutchouc portent fruit. En engageant le rapport de la transmission, on apprécie aussi l’absence de délai de réponse qui contribue à la précision globale de fonctionnement du véhicule. En accélération soutenue, on apprécie tout d’abord la poussée du moteur qui démontre un très bon tonus qui tire fort jusqu’à sa vitesse maximale limitée électroniquement autour de 105 km/h. Peu importe que l’on roule sur le plat ou dans de longues pentes, la puissance est toujours délivrée de façon optimale car la transmission travaille en symbiose avec le moteur. La recette est vraiment à point. Sans être une machine conçue résolument pour la haute performance, le moteur 999 cm³ propulse le véhicule d’une façon volontaire qui vous met le sourire au visage.
La suspension fait un travail de très bon niveau pour contrôler les mouvements de caisse. C’est-à-dire que même lorsqu’on le pousse, le véhicule garde son aplomb.
En effet, elle absorbe bien les gros cahots et crevasses du sentier à vitesse de croisière. Mais, de par le choix technique de prioriser le comportement sportif, la suspension reste saccadée. Les flancs des pneus très rigides et les amortisseurs FOX 2.0 télégraphient la nature du sol dans le volant. Malgré le sentiment de rigidité et la cadence parfois soutenue, le véhicule reste toujours en parfait contrôle et la suspension est allée frapper en butée.
En virage soutenu, le roulis est prévisible, ce qui est rassurant pour le conducteur qui enchaine une succession de virages. Le conducteur pourra ajuster les amortisseurs pour régler la vitesse de détente pour amoindrir l’effet de la suspension qui s’affaisse. La direction est munie d’une servodirection qui est précise et permet de placer précisément le véhicule où on le désire sur le sentier. Le pilote pourra aussi l’ajuster en trois niveaux de sensibilité.
On apprécie le bon fonctionnement en symbiose des composantes mécaniques qui en fait un véhicule très sain, plaisant à conduire. C’est une des forces de Yamaha d’orchestrer en harmonie le fonctionnement des composantes mécaniques de ses véhicules. Le Wolverine RMAX2 1000 Sport offre aux occupants une expérience de randonnée inspirée et démontre une belle aisance dans ses déplacements.
Nous aimons beaucoup :
- L’équilibre général du véhicule qui en fait une machine compétente dans toutes les situations.
- Le confort général pour les occupants dans la cabine
- La qualité générale de fabrication
Nous aimons moins:
- L’équipement du véhicule est limité par rapport au prix de détail demandé.
- Le bruit de l’échappement pourrait être mieux contrôlé.
En conclusion :
L’essai du Yamaha RMAX2 Sport sur une distance de 250 kilomètres a été une agréable expérience qui nous a permis d’apprécier l’aspect du plaisir de piloter un VCC. Malgré des ajustements de suspension radicalement sportifs, le véhicule offre un bon amalgame de performances et de confort qui en satisfera plusieurs. Grâce à un confort de bon niveau et à une tenue de route sure en plus d’un espace dégagé à l’intérieur, vous n’arriverez pas exténués à la fin d’une journée de randonnée. La gamme de Yamaha Wolverine RMAX est très compétente et, à travers la brochette de versions offerte, pourra répondre aux préférences de n’importe qui. Si vous cherchez le plaisir de sentir vivre votre machine, le RMAX 1000 Sport vous comblera. Si vous recherchez le confort et le raffinement, regardez plutôt la version XT-R ou le très équipé Limited.
Nous voulons remercier Yamaha Motors Canada pour avoir permis l’essai du véhicule.
Pierre Allard
Chroniqueur
