Quiconque suit l’actualité des quads dans les médias sociaux a entendu parler de la libéralisation de la circulation des véhicules hors route sur les routes provinciales et municipales ontariennes. Beaucoup ont pris la teneur de la nouvelle au pied de la lettre et ont cru que les VHR pouvaient maintenant circuler en Ontario d’office à peu près partout sans autre cérémonie. C’est inexact.
Les modifications à la réglementation ontarienne ont pour but d’insérer dans les véhicules visés à la Loi tous les VHR : quads biplaces comme les Can Am Max ou les Polaris Touring, les « bizarroïdes » comme le Polaris Ace ainsi que tous les véhicules côte-à-côte. Il faut savoir que jusqu’à maintenant, seuls les quads monoplaces étaient visés dans la réglementation. Pour circuler sur les chemins publics en Ontario, les quadistes devront aussi devoir obtenir des permissions des autorités pour un tronçon défini. Dans les faits, les réglementations québécoises et ontariennes sont maintenant à parité.
À travers le mirage ontarien, on peut se permettre de penser à ce que serait la situation au Québec si une réglementation de libre circulation des VHR existait pour les routes municipales rurales. On entend par routes rurales les rangs gravelés et les routes non numérotées à faible densité de population. Il est certain que moult détracteurs adeptes du « pas dans ma cour » feront une levée de boucliers pour mettre en exergue les problématiques de la circulation des quads.
Les législateurs provinciaux et municipaux: Au provincial, on est très prudents pour modifier les règles de circulation pour les VHR. Toutefois, l’idée ne part pas d’une feuille blanche, car il existe 2000 km (quand même!) de sentiers partagés avec la circulation automobile sur le territoire du Québec en vertu des pouvoirs dévolus aux municipalités via le Code de la sécurité routière et ce, depuis plusieurs années. Combien y a-t-il eu d’accidents impliquant un motoquad ou autoquad circulant sur les chemins publics dans la dernière décennie? Très, très peu. Réel problème de sécurité ou appréhension d’un problème?
Les municipalités, quant à elles, craignent les plaintes des citoyens et la circulation indésirable (lire illégale) des quads dans la municipalité. Dans la grande majorité des cas des plaintes de citoyen sur des routes de rang, il s’agit de problème d’intolérance plutôt qu’un réel problème de nuisance publique. Tout le monde sait qu’un quad est bruyant, mais ne fait pas plus de bruit qu’une moto custom ou un camion ni ne soulève plus de poussière qu’une automobile dans une route gravelée. Quant aux problèmes de jeunes qui gravitent dans le centre des villages avec des motocross ou de vieux quads sans silencieux, ils continueront à le faire, peu importe la présence d’un sentier ou non.
Les clubs quads : plusieurs pensent que les quadistes utiliseront les routes plutôt que les sentiers fédérés et que l’éventuelle ouverture des routes municipales aux quads signifiera la fin des clubs comme nous les connaissons. Rappelons-nous que les VHR sont des véhicules construits tout d’abord pour les chemins gravelés et que les adeptes recherchent davantage les paysages bucoliques des contrées sauvages de nos forêts plutôt qu’un panorama urbanisé. Si ces craintes étaient fondées, tout le monde roulerait en Spyder. La demande pour des sentiers hors route sera toujours présente. Au contraire, je pense qu’une ouverture sur les chemins publics réduirait la pression sur les clubs et leur permettrait plus facilement de garder en opération un réseau provincial interconnecté, ce qui augmenterait la satisfaction des membres.
Les citoyens : L’apport économique d’importance dans plusieurs régions commence à être démontré et l’accès des VHR aux services fait parfois la différence entre le maintien ou la fermeture d’un service de restauration ou un point de vente d’essence. Par exemple, dans la région de la vallée de la Matapédia, l’apport d’argent à l’économie locale par les quads surpasse celui apporté par les motoneiges.
La fenêtre qui s’ouvre dans la réglementation québécoise
Le processus gouvernemental entrepris depuis cinq ans pour établir un réseau durable semble s’essouffler. Plusieurs points chauds restent infranchissables et le réseau des CRÉ qui était porteur de dossier a été dissous l’an passé par le gouvernement libéral. Aucun autre porteur de dossier n’a formellement été désigné pour les remplacer. Alors que le dossier des sentiers durables semble d’engluer dans une gangue de flou indolent, il nous semble que l’ouverture des routes municipales rurales donnerait une bonne impulsion pour compléter ce dossier. La refonte du Code de sécurité routière qui est en cours est une très bonne occasion pour s’y pencher sérieusement.
5 Responses
Je suis d accord que l ouverture de chemin public apporterais un autre souffle à l industrie du quad.Plusieurs demande des chemin sans roche est sans trou de vase.
Je trouve important d’avoir accès à des routes asphalté pour se rendre sur des sentiers pour les VTT. On encourage les restaurateurs. de l’arrière pays. J’aimerais qu’on puisse avoir accès aux routes municipales pour se rendre sur les sentiers sur.une courte distance .
Ce c’était très commode pour changer de municipalité et de région pour compléter nos aventures
Je demeure dans un cartier résidentiel près de Joliette. Pour me rendre à la piste de VR je dois parcourir 1 kilomètre sur une petite route de cartier. Je me suis fait arrêter par un policier qui m’a expliqué que je n’avais pas le droit d’utiliser la route, même si c’est pour 1 kilomètre. Il ne m’a pas donné une contravention, mais s’il me revoyait refaire ce trajet, ça pourrait me coûter très cher en contravention! Il me semble que la loi pourrait être plus permissive dans des cas similaires.
Je demeure à un kilomètre d’une réserve. Ça serait formidable d’y accéder sans remorque et camion. Moins de coûts et de pollutions.