La vitesse a fait partie de la culture de plusieurs générations et elle a souvent été banalisée. Pourtant, ces excès peuvent avoir de graves conséquences sur votre vie ainsi que celle des autres. La vitesse est un facteur aggravant dans de nombreux accidents et peut entraîner des blessures graves ou la mort.
Chacun pense maîtriser son véhicule. C’est souvent le cas. Mais une collision est habituellement causée par la réunion de plusieurs facteurs indépendants, dont la vitesse peut faire partie. Par exemple, une défaillance mécanique causera une sortie de route. Un dépassement sans visibilité augmentera le risque de percuter un véhicule en face. La traversée d’un animal pourra se terminer en collision. Personne n’est à l’abri d’une avarie.
Vous êtes maître de votre vitesse, pas de l’environnement qui vous entoure.
L’erreur humaine est souvent à l’origine d’une collision.
Si vous circulez en véhicules hors route au Québec, vous devez respecter les règles.
La vitesse maximale est de 70 km/h en motoneige et de 50 km/h en quad. Sauf indication contraire, en tous lieux. La vitesse à laquelle peuvent circuler les différentes catégories de véhicules hors route peut être inférieure là où une signalisation conforme aux normes réglementaires l’indique. Sur une terre publique et sur une terre privée appartenant à une municipalité affectée à l’utilité publique.
Il sera difficile de justifier l’absence d’indicateur de vitesse sur son véhicule hors route puisque la Loi sur les véhicules hors route oblige tout véhicule hors route à être muni d’un indicateur de vitesse en bon état de fonctionnement.
Pour tous les VHR, à proximité des résidences et des lieux habités, la limite est de 50 km/h à moins de 100 mètres de ces lieux et à 30 km/h à moins de 30 mètres. Même si aucune signalisation ne l’indique, pour des raisons bien simples :
- Le bruit augmente avec la vitesse et l’augmentation des tours par minute.
- Il y a moins de poussière soulevée à basse vitesse.
- Le risque de traversée involontaire d’animaux, de personnes ou d’enfants est plus élevé près des habitations.
Les lois de la physique sont irréfutables.
Plus vous circulez vite, plus les éléments sont incontrôlables :
- Le champ de vision se rétrécit
- La distance pour s’arrêter augmente
- La capacité à éviter des obstacles est réduite
- Le risque de perte de contrôle est accru
- Les chocs sont plus violents.
Les accidents sont indéniables également.
L’INSPQ dans son dossier sur la pratique récréative du VTT et de la motoneige *, comptabilise pour la période de 2009 à 2016, une moyenne annuelle de 29 décès attribuables à la pratique récréative du VTT, et 26 pertes humaines pour la motoneige. Le pourcentage de conducteurs parmi ces victimes est d’environ 90 %.
Cela représente 12 % de tous les décès associés aux véhicules à moteur. Ce qui est surreprésenté par rapport au ratio entre les véhicules routiers en circulation et les VHR immatriculés.
À ces décès s’ajoutent, pour les années 2009 à 2018, une moyenne de 624 hospitalisations par années attribuables à la pratique du VTT et 301 passages à l’hôpital pour la motoneige.
En VTT, la vitesse excessive a contribué à un accident mortel dans au moins 30 % des cas, soit 9 disparitions par an. En motoneige, 39 % des décès sont imputables à la vitesse, soit 9 pertes humaines annuellement.
De nouveaux véhicules dans les sentiers, les autoquads.
Dans les sentiers quads, l’arrivée des véhicules de type côte à côte (autoquads) puissants et imposants a modifié le contexte de circulation hors route. Ces véhicules surélevés peuvent se déplacer rapidement et se conduisent comme une voiture. Certains propriétaires n’ont jamais possédé de quads avant. Ils ont tendance à se déplacer rapidement, en profitant des virages pour faire déraper les roues arrière de leurs bolides. Avec leur largeur maximale pouvant atteindre jusqu’à 64 pouces, ils occupent souvent toute la largeur des sentiers. Il existe un sentiment de sécurité dans ces autoquads où le pilote est bien protégé dans son cadre de protection. En cas de choc frontal entre un côte-à-côte et un quad, ce dernier risque de subir davantage de dommages.
Ces nouveaux usagers sont invités à réduire leur vitesse et à prendre en compte l’étroitesse des sentiers, assurer leur sécurité et celle des autres usagers des sentiers.
Motocyclette tout-terrain et double usage
Un autre type de véhicule, qui peut être autorisé à se déplacer dans les sentiers fédérés, est les motocyclettes tout-terrain. Le propriétaire doit détenir un droit d’accès aux sentiers pour circuler dans les sentiers autorisés. Ces motocyclettes tout-terrain, communément appelées « enduro », sont immatriculées hors route ou sont de type double-usage et immatriculée routière. Les motocross ne sont pas autorisés dans les sentiers et peuvent pratiquer dans les parcs créés à cet effet et répertoriés sur le site internet de la Fédération québécoise des motos hors route (FQMHR).
Une motocyclette tout-terrain doit obligatoirement être munie d’un rétroviseur fixé du côté gauche, d’un compteur de vitesse (cinémomètre), un phare blanc à l’avant, un feu de position et un feu de freinage rouge à l’arrière, un système d’échappement et un système de freinage. Même si elles respectent la vitesse autorisée (ce qui est un prérequis), les motocyclettes tout-terrain ont une puissance d’accélération élevée et un rapport poids/puissance supérieur. Un quadiste pourrait être surpris par un dépassement rapide et rapproché en regard de la largeur réduite du sentier.
Modérer l’accélération et être visisble
C’est un bon moment pour demander aux motocyclistes concernés de ne pas frôler et de s’annoncer visuellement, en modérant l’accélération lors du dépassement.
La vitesse maximale de 50 km/h s’adresse également aux motocyclettes tout-terrain et nous vous demandons de la respecter.
Rappelez-vous que si vous avez un accident avec un objet fixe (si vous foncez sur un arbre, par exemple) ou autre usager de VHR, vous n’êtes pas assuré par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour vos blessures. Le fait d’avoir payé une plaque d’immatriculation pour votre véhicule n’y changera rien. En revanche, si votre accident implique une auto ou tout autre véhicule routier qui circule sur un chemin public, vous pourriez recevoir des indemnités de la SAAQ pour vos blessures.
L’assurance obligatoire achetée en même temps que la passe de sentier concerne la responsabilité civile, et nous vous invitons à contacter un assureur pour assurer les risques corporels et les dommages causés à votre véhicule.
L’impact des collisions
Lors d’une collision à une vitesse de 50 km/h, une personne d’un poids de 70 kg sera projetée en avant avec une force de plus de 2 t.
Un impact à 50 km/h équivaut à une chute dans le vide du haut d’un édifice de 4 étages.
Des tests sur route ont démontré que rouler à 70 km/h dans une zone de 50 km/h sur une distance de 10 kilomètres, faisait gagner à peine 4 minutes.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? (Vieux proverbe du XVIe siècle).
Les sanctions
Bien que l’exigence de détenir un permis de conduire soit obligatoire pour circuler en sentiers, sur une terre publique ou sur une terre privée appartenant à une municipalité, le système de retrait de points d’inaptitude ne s’applique pas à l’heure d’écrire ces lignes. Quant aux points d’inaptitude liés au non-respect des dispositions du Code de la sécurité routière, ils sont déjà applicables aux VHR qui circulent sur un chemin public.
N’oubliez pas que le conducteur d’un véhicule est tenu de réduire la vitesse de son véhicule pour l’adapter aux circonstances, notamment aux particularités du véhicule, de son chargement, aux conditions du sol, de la densité de circulation ainsi que de la présence de virages ou de pentes rendant plus difficile l’anticipation de difficultés.
Le message :
La vitesse en VHR est responsable de plusieurs décès par année. Une personne qui circule vite n’est pas considérée positivement par la communauté et met en danger sa vie, et celle des autres.
Il y a trop d’histoires de personnes innocentes qui ont perdu la vie pour une envie de vitesse puérile.
Il n’y a pas une catégorie de VHR qui est plus impliquée que d’autres. Motoneige, quads, Autoquads, motos tout-terrain, la vitesse, c’est dans la tête du conducteur.
La limite de vitesse en motoneige est de 70 km/h. Elle est de 50 km/h en quad et à moto hors route. À moins de 30 m des résidences, cette limite est abaissée à 30 km/h.
Les sanctions pour excès de vitesse :
Les amendes pour excès de vitesse augmentent progressivement. Un écart de 20 km/h vous coûtera 90$. À plus de 45 km/h, vous recevrez un constat de 255$. La facture passera à 590$ pour 80 km/h d’écart et elle s’élèvera à 660$ pour un excès supérieur à 90 km/h de la vitesse permise. ***
Avec toutes ces informations, il est temps de changer de comportement, en vitesse !
4 réponses
J’en ai pas mal assez de vos chroniques qui ont pour sujet la vitesse. d’un magazine à l’autre, vous revenez toujours avec ça.
Je vais me désabonné. Trop c’est comme pas assez. TU sais ce que ça veux dire. Diversifiez donc vos sujets. Au lieu de faire que de la pub.
Bonjour M.Corriveau, merci pour votre commentaire. Comme il y a maintenant plus de 13 ans que nous sommes actifs dans l’industrie, nous avons fait pas mal le tour des sujets à aborder. Nos sites web sont remplis d’informations de toutes sortes.
Avez vous des suggestIons?
Bonjour a vous, Vous dites que la vitesse est la cause première des accidents en VHR peut importe les véhicules ( motoneige,sxs,motocross,etc) . Vous ainsi que tous les autres intervenants dans le domaine du hors route dite ou répète toujours les causes a effet sur le danger de la vitesse excessive. J’ai été moniteur et formateur de la conduite en vtt durant 5 année et je peut dire que le problème n’est pas toujours relier au conducteurs mais plutôt au constructeur de VHR (vtt, sxs) qui exagère sur leurs puissance comme des BRP et POLARIS qui fabrique des machines qui roule dans les 100km et plus et qui ont droit d’aller dans les sentiers fédéré. Commencer par les fabriquant de limiter la puissance des machines VHR ainsi que leur vitesse limité a 70km max ce qui vous arrêterait a conclure que la faute est au conducteur de VHR. Commencer par la première chose que vous répéter sans cesse la sécurité et la sécurité commence par des véhicules adaptés a nos sentiers qui répondront a la vitesse permise.
Bonjour M. Brazeau. On le répète, la vitesse est la cause première des accidents en VHR. Vous expliquez un des facteurs qui est la puissance proposée par les constructeurs.
Vous avez tout à fait raison.
La puissance favorise la vitesse. Cependant, les constructeurs ne fabriquent pas uniquement pour le Québec, où le système des sentiers est le plus développé au monde.
Beaucoup de photos sont prises dans les dunes de Californie, où la largeur et la vitesse ne sont pas (toujours) réglementées.
Les catalogues sont remplis de véhicules à la puissance intermédiaire que peuvent acheter les consommateurs avertis.
La puissance est délivrée par un système d’accélération contrôlé par le conducteur. Il suffit de ne pas le pousser à fond pour ne pas dépasser la vitesse. La vitesse est un choix du pilote.
Ce discours que vous pouvez juger moralisateur n’est pas toujours ce que vous attendez d’une revue qui parle des plaisirs du VTT. Comme vous pouvez le voir, le gouvernement du Québec nous a supporté pour écrire cet article, car Planète Quad rejoint beaucoup d’entre vous.
Nous avons une responsabilité par rapport à cela.
Ce texte concerne une minorité de personnes. Le jour où vous vous retrouverez devant eux en sentier, vous comprendrez.
Sinon, ne vous sentez pas visé ou ciblé par ce texte.
C’est une infime partie des textes que nous publions.
Nous abordons de nombreux sujets informatifs et nous vous donnons notre avis sur les véhicules neufs, les équipements et accessoires.
Alors bonne lecture.
François Cominardi, auteur de l’article.