Se préparer pour le tour de la Gaspésie

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Très bientôt, et ce pour la quatrième fois, je participerai à une randonnée du tour de la Gaspésie avec un groupe de quadistes.  Comme participante, je n’ai pas à me soucier du trajet, des hébergements, des ravitaillements, des détours et des planifications de toutes sortes, ce qui me facilite grandement la tâche.  Par contre, je dois bien me préparer pour profiter pleinement de cette randonnée qui fait rêver nombre de quadistes.  Avec l’expérience personnelle mais aussi celle des autres participants, j’ai beaucoup amélioré l’organisation des bagages, la configuration et l’équipement que je transporte sur mon quad.

Se préparer pour le tour de la Gaspésie
Mon mariage en haut du mont Saint-Pierre lors de la randonnée de 2022

La machine

Le tour de la Gaspésie, c’est 1400 kilomètres de sentier en sept jours, soit plus de kilométrage que ce que la plupart des quadistes font en une année.  Nous allons rencontrer de très fortes montées, de très fortes descentes, de la boue, de la roche, des galets coupants comme du silex, de la pluie et possiblement de la neige.  On a beau dire qu’un quad c’est fait pour ça, il s’agit d’une rude mise à l’épreuve pour nos machines.  Sans être mécanicienne, j’effectue moi-même les entretiens de base et surtout une inspection en prévision du voyage.  Si je découvre une anomalie ou si j’ai un doute, je consulte alors mon concessionnaire.  

  • Lavage afin de permettre l’inspection visuelle
  • Inspection visuelle des pneus, de la suspension, des joints, des plaquettes de freins, des soufflets de cardan, du radiateur et ses composantes, des feux avant et arrière
  • Vérification du niveau de toutes les huiles et de l’antigel
  • Changement d’huile moteur
  • Graissage
  • Lavage du filtre à air
  • Vérification du treuil

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Mon véhicule lors de sa préparation

La trousse de dépannage

Bien que les organisateurs du tour soient très bien équipés en outils de dépannage, chaque participant devrait pouvoir faire quelques réparations mineures. Particulièrement la réparation de crevaison!   Chaque année, le nombre de crevaisons dans le groupe varie de 12 à 26 et mon record personnel est de 3.  J’ai un souvenir particulier d’une année où un autoquad a déchiré le flanc d’un pneu dans un passage étroit d’un sentier rocailleux dans une pente abrupte.  Il était irréparable. Malgré cela, tout le groupe s’est mobilisé pour effectuer un changement de pneu digne d’un arrêt aux puits en F1.  L’autoquad a été soulevé sur le côté à force de bras, un « impact » électrique est apparu de nulle part pour enlever le pneu pendant qu’un autre gentiment prêté par un participant se faisait transporter de mains en mains jusqu’au véhicule en panne.  Cinq minutes plus tard tout le groupe poursuivait sa route.  

L’entraide entre quadistes est généreuse et on ne reste pas en panne seul très longtemps. Toutefois chaque véhicule devrait avoir sa propre trousse de dépannage contenant :

  • Deux paquets de mèches (de préférence les rouges)
  • Un nécessaire de réparation de crevaison (outil pour forer, outil pour tenir la mèche, eau savonneuse)
  • Un compresseur
  • Une courroie de rechange
  • Les outils requis pour changer de courroie
  • Pinces, tournevis, clés
  • Lampe de poche
  • Courroie de remorquage
  • Différents fusibles
  • Ruban électrique, Duck Tape, tie-wraps
  • Toutes les choses qu’on aurait aimé avoir lors d’une panne, le temps s’occupera d’en faire la liste… 🙂

Dans une randonnée comme le tour de la Gaspésie, le groupe devrait avoir une scie à chaîne, une trousse de premiers soins en milieu éloigné, un téléphone satellite et les coordonnées des clubs visités dans le trajet.

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Une réparation en sentier

Les bagages

Fera-t-il chaud?  Fera-t-il froid?  Pleuvra-t-il?   OUI!  

Faire ses bagages pour une randonnée de sept jours peut paraître facile, mais encore faut-il être capable de les transporter sur notre quad.  Un autre souvenir impérissable qui décrit bien la situation me revient en mémoire.  Alors que nous étions en ligne pour payer notre essence, l’homme en avant de nous sort son portefeuille rose éclatant et nous dit en riant :  À deux sur un quad, il faut faire des choix.  C’était très drôle.  Effectivement, transporter le bagage de deux personnes pour sept jours sur un motoquad peut présenter des défis intéressants.  C’est moins le cas en autoquad ou pour une personne seule sur sa machine comme moi.

Lors du tour de la Gaspésie, la température peut varier brutalement en quelques minutes, par exemple lors du passage des montagnes Chic-Chocs.  J’ai vu une variation de 20 degrés de température entre celle de la vallée et celle en altitude.  Même en juin, on pourra encore voir de la neige, certaines fois assez pour se lancer quelques boules de neige, d’autres fois assez pour s’enliser.

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Les Chic-Chocs en juin 2022

Les vêtements

À la suite de la variation de température le long de la journée, ou face à une petite averse de pluie, il est normal d’ajuster ses vêtements afin de rester confortable.  Je divise donc mes bagages en deux catégories, ce que je risque de devoir porter pendant la randonnée et le reste.  Le premier bagage sera dans ma caisse arrière, facile d’accès, et ne nécessite pas d’utiliser un sac étanche.  L’autre par contre sera solidement attaché à l’avant de mon quad et subira toutes les intempéries de la route : pluie, poussière, boue ou neige.  

On conserve à portée de main :

  • Les gants chauds, les gants de protection et les gants de cycliste
  • Les bandanas, lunettes de soleil
  • Un kit de pluie
  • Différentes sous-couches du polar au t-shirt
  • Un kit pour les arrêts en sentier (casquette, crème solaire, antimouche)
  • Une glacière pour les lunchs en sentier

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Spectaculaire arrivée à Percé

On me demande souvent quels sont les vêtements que je porte en randonnée.  J’ai la chance d’avoir des vêtements avec une membrane en Gore-Tex, matériel à la fois respirant et étanche.  Mon manteau est très polyvalent et je le porte de 0 à 25 degrés, au soleil ou sous la pluie, en ajustant les couches de vêtement et les ouvertures d’aération.  Mon pantalon dispose des mêmes qualités et il me protège de la chaleur de mon moteur.  Pour les chaussures, je porte des bottillons de chasse également avec la membrane Gore-Tex.  Équipée ainsi, je reste sec comme un biscuit soda même lors des pires intempéries.  

Le bagage principal

Pour la plupart des quadistes, le bagage principal sera soumis à la pluie, à la poussière, aux vibrations, aux chocs et à l’abrasion.  Le choix du sac utilisé et la façon de l’arrimer au véhicule sera garant du degré d’humidité de ce qui se trouvera à l’intérieur en cas de pluie.  Idéalement le sac sera étanche.  J’insiste sur étanche et non résistant à l’eau.  Certains produits peuvent résister à l’eau lorsqu’ils sont laissés à l’extérieur sous la pluie mais seront vite détrempés attachés sur le devant d’un quad qui roule à 50km/h sous la même pluie. 

Une petite recherche avec les mots clés sac étanche  vous présentera des centaines de sacs de toute taille.  Le plus simple et efficace est le modèle ou l’on replie les ouvertures du sac deux ou trois fois pour en assurer l’étanchéité.  Je ne recommande pas la fermeture éclair étanche car la boue et la poussière finiront par la faire céder.

Mes sacs prêts pour le voyage

Personnellement j’utilise un sac étanche de 75 litres avec l’ouverture sur la partie la plus large du sac.  Cet élément est important pour l’utilisation afin d’éviter de devoir vider le sac pour atteindre ce qui est au fond.   

Dans mon grand sac

Mes effets sont roulés et placés dans des sacs Ziploc que je presse avant de refermer pour gagner de l’espace.  Un pour les sous-vêtements, un pour les t-shirts, un pour les articles pour la douche, etc.  Cette façon de procéder offre plusieurs avantages :  elle évite que son sac ne devienne un immense fouillis, permet de séparer les vêtements si on est deux à l’utiliser, et permet de conserver tout de même ses choses au sec en cas de défaillance de notre sac étanche.  L’essayer, c’est l’adopter!  (J’utilise la marque Ziploc pour illustrer le produit, tout sac de même nature fera l’affaire.)

L’arrimage

En sentier, le quad se fait brasser et le bagage aussi. Les sentiers rocailleux à bonne vitesse font travailler la suspension et parfois une roche mal évaluée peut l’écraser jusqu’au fond, ce qui nous sonne un peu les poignets.  Malgré tout, notre bagage ne doit pas bouger à outrance.  En effet, un sac étanche est vulnérable à l’abrasion par frottement et à la coupure par pincement.  Il faut donc éviter la petite vibration continue du sac sur son support ou l’écrasement de son tissu contre une partie dure du quad. 

La combinaison de la sangle à cliquet et de la bande élastique est ce que j’ai trouvé de mieux à ce jour.  La sangle retient le bagage lors des mouvements secs ou amples du quad alors que la bande élastique contrôle le petit mouvement d’oscillation.  Lors de l’installation, attention à ce qu’aucune partie métallique ne soit en contact direct avec le sac étanche.  Un petit bricolage réalisé avec un vieux bout de caoutchouc permet une installation sécuritaire de la sangle à cliquet.  Il suffit de découper une bande et d’y faire deux espaces pour laisser passer la sangle.  On peut ainsi l’installer directement sur le sac étanche sans crainte.

Bricolage facile pour protéger le sac

Vérification de l’arrimage durant le trajet

Une fois installé et après quelques minutes, le sac étanche va lentement dégonfler sous la pression de la sangle.  Il est nécessaire de la resserrer quelques kilomètres après le départ.  L’expérience démontre que si l’on doit perdre du bagage, cela se fera dans les cinq premiers kilomètres.  Une année, juste au départ du tour, un autoquad avait mal fermé son coffre arrière.  En grimpant la première pente, tout son chargement s’est répandu au sol.  Nous le suivions et ramassions ses effets que nous attachions tant bien que mal sur nos machines.  Quand il nous a vu arriver avec ses bagages par-dessus les nôtres, c’était vraiment drôle.

Donc, il est prudent et sage d’inspecter notre arrimage quelques kilomètres après le départ.

Un magnifique point de vue en Gaspésie

En terminant

Faire le tour de la Gaspésie en quad est toute une aventure et je sais que j’ai de la chance de pouvoir réaliser ce beau voyage pour la quatrième fois.   Au moment d’écrire ces lignes, je suis en pleine préparation, je compte les dodos.  J’espère réaliser le tour sans gros pépin mécanique, avec juste assez de pluie, de neige et d’imprévus.  Je vais revoir plusieurs compagnons des dernières années, car je ne suis pas la seule qui fait le tour à répétition (75% des participants 2023 sont des récidivistes comme moi).  Pour d’autres, ça sera une première, ils découvriront les splendeurs du mont Saint-Pierre, des Chic-Chocs, du rocher Percé, de Bonaventure et d’autres petits morceaux de la Gaspésie.  Ils vivront la joie des crevaisons à répétition, des radiateurs qui chauffent et de toute l’entraide et la camaraderie qui s’installent dans un groupe ensemble pour sept beaux jours d’aventure en sentier.

Texte: Chantal Pelletier, Chroniqueuse

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