Univers Quad: Reformes en vue

– PUBLICITÉ –

Table des matières

Où que l’on soit au Québec, on sent des secousses de perturbation venir frapper sur les fondations du monde des véhicules hors route. Ce qui semblait un acquis indiscutable hier peut être remis en question en un rien de temps. L’exemple le plus frappant est la crise majeure qui secoue le monde des motoneiges. Il y a quelques années, pour une communauté dévitalisée, la venue d’un sentier fédéré signifiait l’apport d’argent neuf qui pourrait faire survivre la petite auberge du village ou faire la différence pour garder la station d’essence locale ouverte. Maintenant, avec les motoneiges de sentier arrivent les motoneiges hors-pistes ultra puissantes, bruyantes qui sillonnent impunément tous les racoins du secteur. Incapable de juguler le flot incessant d’intrusion sur la propriété privée et d’incivilités commises par ces conquérants illicites de la neige vierge, la FCMQ voit son acceptabilité sociale fondre comme neige au soleil. Ses sentiers séculaires sont mis en danger par des propriétaires qui n’en peuvent plus de voir leurs terres sillonnées dans leur moindre racoin. Cela est sans compter la publicité négative des accidents mortels en sentier qui arrivent hebdomadairement ou les drames qui sont montés en épingle par les médias. Un exemple récent? L’accident des touristes français qui se sont noyés au Lac-Saint-Jean et qui ont fait les choux gras du journal télévisé pendant plus d’une semaine. Inévitablement, cela braque les projecteurs sur la gestion de la sécurité en sentiers.

Qui aurait pu croire ceci possible il y a quelques années alors que le monde de la motoneige était sur le pilote automatique avec leur réseau de sentiers solidement établi? Bien peu de monde aurait pu l’anticiper. Pourtant, le monde dans lequel nous vivons est en changement accéléré et nous devons être à l’affût des bouleversements auxquels nous serons confrontés pour prévoir une parade qui permettra de s’y adapter. Pour se faire, il faut prendre du recul et regarder de façon plus large l’environnement dans lequel nous évoluons. En s’élevant au niveau stratégique, on peut comprendre les vecteurs qui influent notre environnement. Dans le monde du quad, le conseil d’administration de la FQCQ étudie la question depuis maintenant deux ans et il appert que l’univers quad n’est pas à l’abri de turbulences. 

Certaines sont inévitables et il faudra s’y adapter. On peut penser à la mutation de la flotte provinciale de quad qui migre fortement vers les VCC. On a déjà parlé de long en large de cette réalité et les clubs travaillent tant bien que mal à s’y adapter, dans la forme de la définition légale du règlement actuel. Or, tout le monde sait que le ministère des Transports va procéder à une refonte en profondeur de la règlementation VHR. Loi, règlements, tout y passe! On sait que la définition des VHR sera refaite, en partie à cause des demandes de l’industrie, mais on ne sait pas exactement à quelles dimensions physiques ils seront limités, ni si le champ de véhicules visés sera élargi. Cela rajoute de la pression dans le presto et c’est un peu angoissant. La nouvelle loi aura aussi un impact sur l’acceptabilité sociale de l’activité, notamment par l’inclusion dans la Loi de disposition sur l’immunité des poursuites pour le dérangement causé par la circulation des VHR. Juste ça, c’est assez pour signer l’arrêt de mort de sentiers fédérés au Québec.

Outre les aléas règlementaires, les instances de la FQCQ ont identifié plusieurs risques à la pérennité de l’activité : le manque de relève de bénévoles, la négociation ardue des droits de passage, l’étalement urbain, l’essoufflement des bénévoles à cause de la lourdeur administrative, le contrôle du droit d’accès en sentier, le financement chancelant, etc. Tous ces écueils sont perçus par les clubs à différents niveaux selon leur situation particulière. Il appert de façon de plus en plus claire que le plan d’affaires actuel de la FQCQ ne pourra continuer de cette façon et qu’une mutation de fond devra être apportée dans notre industrie.

Dès l’assemblée générale 2019, le conseil d’administration de la FQCQ a commencé à semer les premières graines de la consultation en plaçant les congressistes au centre de l’action durant toute l’après-midi.  Ils ont participé à trois ateliers où ils étaient invités à réfléchir à trois grandes questions :

  • Dans un avenir plus ou moins lointain, comment voyez-vous la structure de la FQCQ?: À l’heure où le bénévolat tend à diminuer, les participants ont partagé leur vision de ce que pourrait être la structure de la FQCQ bientôt. 
  • Le financement des clubs : Comment offrir des sentiers ayant la même qualité alors que les clubs n’ont pas un financement très équitable dans la province ? 
  • Le financement repensé : Suite aux montants de plus en plus importants nécessaires pour exploiter les sentiers (rémunération de gens pour remplacer les bénévoles, règlementation environnementale très dispendieuse à respecter, etc.). Comment pouvons-nous penser assurer un financement durable en allant chercher de nouvelles sommes? 

Cette façon de faire a un peu surpris les congressistes qui s’attendaient à recevoir des informations toutes ficelées alors que le CA voulait intégrer les clubs dans le processus décisionnel du chantier du changement. En effet, ce sont les clubs qui vivront avec le nouveau plan d’affaires et c’est à eux de dire ce qui devient intolérable, ce qui doit être administré à leur niveau, ce qui pourrait être délégué aux associations régionales ou au niveau provincial. Pour continuer le processus de consultation et du mûrissement de l’idée, les associations régionales ont été interpelées lors de la rencontre automnale afin de remettre le sujet sur la table. Ainsi, l’idée continuera de faire son chemin régionalement et localement à travers les réunions intrarégionales avec les clubs. 

Par la suite, la tournée des régions, appelée autrefois tournée du président, aura lieu durant l’hiver partout dans le territoire. Le directeur général Danny Gagnon et les membres du CA qui demeurent à proximité rencontrent tous les clubs qui le désirent et remettent sur le métier le sujet de l’avenir du quad. Le message passe plus directement et le dialogue est riche et respectueux. Par la suite, ce sera le cheminement inverse, le message des clubs, qui a mûri reviendra par la réunion printanière avec les associations régionales et par la suite, le congrès annuel viendra coiffer la démarche de consultation. 

Il se passe quelque chose de spécial sur la planète quad. Alors qu’il y a quelques années à peine on aurait crié à l’ingérence de la FQCQ, les clubs semblent comprendre que le conseil d’administration travaille dans un but de concertation pour trouver la meilleure voie pour assurer la pérennité de l’activité. Le central à la FQCQ ne peut pas établir comment les choses se passeront, car l’adhésion des bénévoles est essentielle à la démarche. Sinon, l’univers quad tel que nous le connaissons s’écroulera. C’est pourquoi le scénario de prise de contrôle décrié par les éternels détracteurs ne peut pas arriver.  Il peut arriver que des centralisations de services soient faites, soit au niveau régional ou même provincial, mais ce sera toujours en concertation avec les désirs et besoins du milieu. Cette démarche de consultation arrivera à son pinacle lors du congrès annuel de la FQCQ qui se tiendra à St-Hyacinthe à la fin mai 2020. Les grandes orientations pour agréger la stabilité de la gestion de l’activité tant au niveau du budget, législatif, environnemental opérationnel sur le terrain et sociétal devraient y être identifiées. Il sera très intéressant de voir quelles orientations  l’ensemble des intervenants de la fédération vont adopter. À suivre!

– PUBLICITÉ –

ARTICLES CONNEXES

– PUBLICITÉ –

MENU

RECHERCHE