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Partir seul en randonnée : prévoir l’imprévisible

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Partir seul en randonnée en quad ou en côte-à-côte est tout à fait possible, mais elle comporte aussi son lot de risques. Idéalement, on recommande de rouler à deux véhicules hors route ou plus. Cependant, il arrive qu’on n’ait personne pour nous accompagner et qu’on ait envie d’en faire. Dans ce cas, une préparation rigoureuse devient essentielle pour assurer sa sécurité.

Même bien préparé, l’imprévu peut survenir : une panne, une blessure, ou un détour non prévu. En anticipant ces situations, on augmente ses chances de revenir sain et sauf.

La clé, c’est d’être autonome, mais jamais imprudent. Mieux vaut trop prévoir que pas assez : c’est ce qui fait toute la différence lorsqu’on part seul à l’aventure.

Vérification mécanique avant et après une randonnée

La meilleure période pour faire une bonne vérification mécanique sur un véhicule hors route, c’est juste après avoir fait une randonnée.   De cette façon, le véhicule sera prêt pour la prochaine expédition.   Bien entendu, il faut d’abord le laver afin d’avoir une meilleure visibilité sur les pièces à vérifier.

Ensuite, faire une inspection visuelle sur toutes les composantes pour détecter les fissures et les anomalies.

De plus, il faut vérifier l’état des roulements aux roues, les joints universels sur l’arbre d’entraînement et les coussinets sur les systèmes de suspensions principalement, selon les modèles.  Normalement, il ne doit pas y avoir de jeu.

Puis, juste avant de partir en randonnée, vérifier la pression des pneus et les ajuster au besoin.

Pour plus de détails sur quoi regarder en faisant une vérification mécanique, voir cet article. 

Voici deux exemples où les inspections visuelles ont permis d’éviter une catastrophe en sentier.   Cela s’est produit à différents moments.  Le premier, la table de suspension arrière était cassée :

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Fissure sur la table de suspension arrière.

Le deuxième, la fissure était apparue sur le pivot de direction :

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Fissure sur le pivot de direction avant.

Vêtements à emporter

Non seulement la météo peut être imprévisible, mais il faut aussi envisager la possibilité de passer la nuit dans le bois. 

Il est primordial de bien s’équiper en vêtements tels que les manteaux et les imperméables pour se protéger contre la pluie et/ou le vent.  Il faut aussi avoir les sous-couches chaudes, telles que les vestes et les pantalons en molleton.  Il y a différentes épaisseurs selon les saisons.  Puis, et non des moindres, les gants et une tuque, même en été.

Les « hot pads Â» sont très pratiques, en particulier les modèles conçus pour les mains, le dos et les pieds. Ceux qui sont utilisés pour le dos, on peut aussi les mettre à l’intérieur du manteau, sur le devant, sur le haut du corps, par une journée d’automne pluvieuse.   Cela garde une belle chaleur tout en éliminant l’humidité intérieure.

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Hots pads Â», pratiques pour toute l’année 

Outils et pièces

Voici une liste minimale d’outils et de pièces à avoir sur le véhicule hors route :

  • Un ensemble à cliquet et douilles
  • Un ensemble de réparation de crevaisons
  • Un multitournevis et des pinces différentes, dont les pinces-étau (« Vise-Grip »)
  • Ruban électrique et du fil de fer
  • Cric losange
  • Clé à chocs électrique
  • Scie portative
  • Pelle en métal portative
  • Des sangles à cliquet et des attaches autobloquantes (Tie-wraps)
  • Courroies de rechange ainsi que l’outil qui permet de faire écarter les poulies pour certains modèles

Voici une petite liste de choses à avoir sur soi en tout temps :

  • Petit canif
  • Allumettes ou briquet

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Coffre arrière qui contient les outils, bien emballés.

Moyens de communications

Lorsqu’on se retrouve à un endroit où il n’y a pas de réseau cellulaire, il est fortement recommandé de s’équiper en communications satellite.  Depuis peu, il est maintenant possible de communiquer par satellite avec un téléphone cellulaire Apple iPhone en respectant certains critères techniques.   Pour le moment, seuls les messages texte sont possibles et on peut rejoindre n’importe qui.

Sinon, il existe d’autres technologies comme InReach, Inmarsat, Iridium, etc.  Certaines technologies sont plus abordables que d’autres.  De plus, il est important de se faire une liste de contacts avant de partir.   C’est toujours judicieux de savoir qui on veut joindre lorsqu’on a besoin d’aide selon la situation.

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Téléphone satellite Inmarsat

Mise en forme et nourriture

Il peut arriver, dans certaines situations, qu’on ait besoin d’utiliser la force physique.  D’où l’importance d’être en bonne forme physique, autant pour l’effort que pour être en mesure de marcher longtemps dans des conditions difficiles.   De plus, il est important de se donner des périodes de pauses pour éviter de se blesser, d’avoir des coups de chaleurs ou d’avoir le souffle coupé.

Enfin, et non des moindres, apporter des collations énergisantes qui se conservent longtemps telles que les barres tendres protéinées, les noix, etc.  De plus, très important, apporter au moins 1 litre d’eau.  Il peut non seulement servir à se désaltérer, mais aussi à remplir le radiateur en cas de perte de liquide de refroidissement.

Histoire vécue

Dernièrement, je voulais aller faire une exploration dans le Charlevoix.  Ma blonde, Julie, était supposée venir avec moi mais elle a eu un contretemps de dernière minute.  J’ai donc décidé d’y aller seul.

Avant de partir

Avant de partir, j’ai envoyé un plan d’itinéraire prévu à Julie.   En conséquence, même si, sur le chemin, je vois un sentier non prévu qu’il serait intéressant d’aller voir. Je n’irai pas le voir afin de faciliter la vie aux secours advenant le cas qu’ils doivent partir à ma recherche.

Ainsi, étant équipé d’un téléphone satellite, je me suis fait une liste des numéros des personnes à rejoindre en cas de besoin.

Je suis fin prêt, je pars pour l’aventure !

Premier incident mécanique

Environ 20 kilomètres après que j’ai quitté le chemin principal, une odeur sucrée m’interpelle en pleine forêt. Ce genre d’odeur est souvent le signe que le liquide de refroidissement s’échappe par le tuyau de débordement, généralement à cause d’une surchauffe du moteur. Bien que le témoin de température ne soit pas encore allumé, elle affiche déjà 105°C.   Par précaution, j’arrête aussitôt le moteur, tout en laissant le contact allumé pour entendre si le ventilateur tourne. Silence total.

Je tente alors de le brancher directement à la prise 12 V, mais rien ne se passe. En essayant de faire tourner le ventilateur avec mes mains, je ressens une forte résistance. En les forçant légèrement, miracle : le ventilateur démarre soudainement à pleine vitesse. Petite mise en garde ici : toujours éteindre le VTT ou débrancher le ventilateur avant d’y toucher, car quand ça part, ça peut surprendre et faire mal aux doigts. Je soupçonne une accumulation de rouille ou de saleté dans le moteur du ventilateur. Par sécurité, je prévois de le remplacer à mon retour. En attendant, il tourne bien, donc je poursuis ma route et profite du paysage, dont les magnifiques chutes.

Deuxième problème mécanique

Plus loin, alors que j’explore un sentier plus accidenté et rocailleux, je tente de grimper une pente en évitant les gros rochers. En cours de montée, la roue avant droite frappe une roche au lieu de passer par-dessus. Soudain, le VTT se met à avancer tout seul, malgré mes tentatives de freinage, les roues continuent de tourner. J’active immédiatement le coupe-circuit pour arrêter le moteur.

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Un sol rocailleux est un défi important pour déplacer manuellement le VTT

Je tente de passer au neutre, sans succès : les roues sont sous tension. Je sors la minipelle de métal, le cric et la clé à chocs afin de soulever le VTT et de libérer les roues. Après quelques essais, j’y parviens et réussis à l’embrayer sur le neutre. Je redémarre le VTT, fais quelques tests d’accélération : tout semble normal. Je le mets sur le mode « H », mais dès que les roues tournent, il cale. Je soupçonne un problème au niveau du système de poulies.

C’est à ce moment-là que je décide de rebrousser chemin. Impossible de repasser au neutre, donc je répète l’opération de levage. Une fois les roues libérées et embrayées sur le neutre, je fais lentement descendre le VTT en marche arrière grâce à la gravité, en contrôlant la vitesse avec les freins.

Arrivé sur un petit plateau, il faut maintenant mettre le véhicule dans l’autre sens. Sur ce terrain rocailleux, la manÅ“uvre est ardue. J’utilise la pelle pour dégager les pierres et aplanir un peu le sol. Après plusieurs pauses pour me reposer à force de pousser et tirer le quad, j’essaie de redémarrer.   Je le mets sur le « H », mais il cale encore. La batterie commence à faiblir à force de tentatives.

Je refais une dernière fois la procédure pour libérer les roues, réussis à embrayer au neutre, et je fais virer le moteur à environ 60 % de sa puissance pendant 20 minutes afin de recharger la batterie. Pendant ce temps, je continue de dégager et de niveler le sentier devant moi avec une pelle métallique.

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Surveillance du voltage de la batterie 

Enfin, après tout ce travail, je remballe mes outils, fais une petite prière, visualise le chemin devant moi et embraye sur le « H ». Cette fois, ça décolle!  J’ai réussi à retourner au stationnement après un périple d’un peu plus de 30 km.

Conclusion

Partir seul en randonnée motorisée demande une préparation rigoureuse et une vigilance constante. Qu’il s’agisse de vérifier son véhicule, de s’habiller adéquatement ou de s’équiper d’outils et de moyens de communication, chaque détail compte. Les imprévus mécaniques ou physiques peuvent survenir à tout moment. En anticipant et en respectant ses limites, on maximise ses chances de revenir sain et sauf. L’aventure en solitaire est possible, mais jamais au détriment de la sécurité en relâchant la prudence.

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