Tour de la Gaspésie en VTT : 1400 km de bonheur (Côte sud)

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En juin 2023, peu avant notre départ, la rive nord du fleuve Saint-Laurent se consume des pires feux de forêt de son histoire et la Gaspésie est noyée sous 150 mm d’eau.  Une partie de la route 132 est emportée par la crue, plusieurs ponceaux et chemins forestiers sont endommagés.  Les organisateurs suivent avec attention les développements météo et les consignes de la sécurité civile pendant que je prépare mon véhicule et mes bagages pour mon quatrième tour de la Gaspésie, en espérant qu’il ne soit pas reporté. Nous avons la chance d’avoir été admis dans un groupe privé qui fait ce voyage annuellement depuis plus de quinze ans. En ce qui concerne ce groupe, la liste d’attente est longue et les nouveaux participants sont triés sur le volet. 

« Une partie du groupe partie voir la vue d’un belvédère »

Ce voyage, bien des quadistes en rêvent.  C’est un défi tant pour la monture que pour son cavalier et son équipement, qui devront faire 1400 km de sentiers de toutes sortes en sept jours, et ce peu importe la température.  Je m’attends à des routes coupées par les crues, des arbres tombés dans les sentiers, de la neige dans les Chic-Chocs et du homard à Percé.  Pendant une semaine, je vivrai ma passion pour le quad et je me remplirai les yeux des paysages magnifiques. Je goutterai aux plaisirs de bien manger et je partagerai anecdotes et entraide avec les participants du voyage. Je suis fébrile, j’ai vraiment hâte d’y être!

Enfin, le samedi 10 juin, nous quittons Québec pour nous rendre à Amqui, point de départ du tour.  Le club VTT de la Matapédia nous permet encore cette année de garer véhicules et remorques sur son terrain. Il s’agit d’une permission spéciale qui est très apprécié.  Une fois les machines libérées, nous retrouvons les autres participants lors de la rencontre de démarrage. Les organisateurs y expliquent le déroulement général de la semaine.  Puisque pour 75 % d’entre nous il s’agit d’un deuxième, troisième, quatrième ou sixième tour, nous sommes en terrain connu et la rencontre se transforme rapidement en retrouvailles.  Le départ est prévu pour 8 h 30 le lendemain.

Jour 1, Amqui vers Pointe-à-la-Croix

Au réveil le stationnement baigne dans une brume enveloppante, gracieuseté du lac et de la rivière Matapédia.  Déjà à 7 h les participants rodent autour de leurs machines rutilantes qui ne le resteront que quelques kilomètres.  On ajuste un banc, on serre une courroie, on valide que le matériel est bien attaché, on lorgne la machine du voisin, on discute mécanique ou améliorations. Enfin l’heure du départ sonne et les 21 machines se mettent en route.  Nous passons par la passerelle André-Blouin pour aller au belvédère de la Chute à Philomène.  Cette chute de 33 mètres est un arrêt incontournable et grâce au club VTT local, un imposant belvédère la surplombe.  On peut y observer la chute et même se tenir dans le vide sur un plancher de verre.

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« Brume du départ »

Le groupe roule bien, la cadence est plus rapide que prévu et les sentiers sont très beaux.  Il fait soleil, la température monte tranquillement jusqu’à 25 degrés, la vie est belle.  C’est notre dîner, un des rares que nous prendrons au restaurant, qui aura été l’imprévu de la journée.  Malgré le choix de menu communiqué à l’avance, il aura fallu 2 h 45 pour repartir. C’était toutefois délicieux.

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« Une partie du groupe devant un magnifique panorama »

Nous prenons le temps d’admirer de superbes paysages malgré ce petit retard, un en particulier qui nous fait entrevoir la baie des Chaleurs et le Nouveau-Brunswick. Par la suite, nous descendons vers notre hébergement à Pointe-à-la-Croix.  Comme d’habitude, à l’arrivée notre guide nous remet les clefs des chambres et une feuille avec une foule d’informations pertinentes.  C’est génial!

Jour 2, Pointe-à-la-Croix vers Bonaventure

On s’en doute depuis le déjeuner, il fera très chaud aujourd’hui.  Pas de vent, du soleil et jusqu’à 26 degrés sur mon thermomètre. J’aime beaucoup ce petit gadget, un capteur attaché sur mon quad et qui est relié à mon GPS.  Les sentiers aujourd’hui sont encore magnifiques entre vallées, montagnes et éoliennes.  Notre cadence est bonne et nous n’avons pas de pépins, ce qui nous permet d’allonger les temps de pause.  Le dîner est prévu en sentier, c’est une chance car avec la cadence rapide du groupe, il est à peine 10 h 30 quand nous arrivons à l’endroit prévu.  Nous dînerons plus loin finalement devant un magnifique panorama d’une vallée. J’y ai eu l’occasion d’observer un pygargue à tête blanche (un aigle américain), une première pour moi, c’était magique.  

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« Une réalisation du club quad de la Baie »

Nous roulons ensuite et croisons plusieurs autres points de vue majestueux et je me sens parfois bien petite dans l’immensité des montagnes qui nous entourent.  Après avoir monté une pente très abrupte et sinueuse pour nous rendre en haut du mont Calvaire derrière New-Richmond. Nous y retrouverons un belvédère du club VTT de la Baie et un panorama incroyable que j’ai eu la chance de photographier avant l’arrivée du groupe.

Par la suite, nous poursuivons notre route jusqu’à Bonaventure. L’air frais du bord de mer est la bienvenue car il fait chaud.  Notre hôtel est situé directement sur la plage et j’en profite pour relaxer en observant le coucher du soleil, les pieds dans la mer.  

« Magnifique coucher de soleil à Bonaventure »

Jour 3, Bonaventure vers Percé

Si l’on se fie à la météo, il s’agirait de notre dernier jour de beau temps.  Nous sommes unanimes, un peu de pluie serait parfait pour faire tomber la poussière.  Pour l’instant il fait encore chaud, mais le ciel est couvert. Nous quittons avec un lunch, car encore aujourd’hui nous dînerons en sentier.  Pour la première fois, les traces des dégâts des pluies diluviennes de début juin apparaissent et nous contournons des ponceaux brisés et des sentiers minés pour poursuivre notre route.  Nous dînons sur une grande plage de galets de la rivière Grand Pabos.  L’eau est d’une limpidité incroyable et le site est magnifique encore une fois. Je remarque qu’un de mes pneus est mou. En cherchant je trouve un minuscule trou que je répare sans problème.

« La transparence de l’eau est particulière »

En quittant vers Percé, la terre change de couleur et elle devient de plus en plus rouge.  Nos machines qui n’ont plus rien de rutilantes prennent aussi une teinte rouge.  Lorsqu’elle est mouillée, cette terre glaiseuse devient glissante et il faut être vigilant, particulièrement dans les parties de sentiers ravinés ou il faut positionner ses roues avec précision. Nous empruntons la majestueuse passerelle de Grande Rivière, et prenons une pause au site d’observation.  

Avant d’arriver à Percé, un petit défi nous attendait pour traverser une rivière et remonter sur un sentier très étroit et raviné.  Pas très difficile pour les VTT, mais les côte-à-côte, plus larges, ont dû faire bien attention. Nous sommes arrivés tôt à l’hôtel, cela nous a permis de jouer aux touristes et de magasiner un peu. Nous avons pu nous régaler de mets gaspésiens et de fruits de mer dans l’un des meilleurs restaurants de la Gaspésie selon mes critères gourmands.

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« Traversée sous supervision »

Jour 4, Percé vers Gaspé

Quand tu prends ton petit déjeuner en observant les pêcheurs de homard remonter leurs casiers juste en avant, tu es dans le spot!  Nous quittons l’hôtel sous le soleil malgré la prévision météo maussade après avoir pris soin d’utiliser nos bidons, puisqu‘il n’y a pas de station-service à Percé.  

Nous repassons sur la grande passerelle et nous rendons à Grande Rivière pour le ravitaillement en essence et lunch de sentier. Là, nous sommes particulièrement boueux et les commis nous regardent avec un sourire en coin.  Une fois ravitaillés, nous reprenons le chemin des sentiers, dont un qui était vraiment à flanc de falaise : impressionnant!  Nous avons pris une pause près d’une rivière qui a sûrement la même source d’eau que la rivière Pabos, car l’eau est tout aussi cristalline.  Nous pouvons contempler le côté sauvage de la Gaspésie! C’est tout à fait incroyable de voir cela pour une citadine comme moi.  

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« Signalisation exemplaire des sentiers vers Gaspé »

Nous sommes arrivés assez tôt à Gaspé et cela nous a permis de faire un petit entretien de nos machines.  À mi-tour, il est temps de leur donner un peu d’amour :  grand lavage, nettoyage du radiateur et du filtre à air. Nous serons prêts pour les grandes montées prévues demain.

Suivez la deuxième partie de notre périple sur Planète Quad!

Chantal Pelletier, Chroniqueuse

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